C'est au Café Joyeux de Lyon, au mois de décembre, que j'ai fait ce croquis. Une jeune femme, assise à côté de moi, m'observait depuis un moment. Elle a fini par me poser cette question (vertigineuse) : "C'est votre travail?"
Cette réflexion m'a longtemps accompagnée... Il y a quelques années, j'ai voulu essayer d'en faire mon métier. Juste pour voir. Qui ne rêve pas d'avoir pour gagne-pain sa passion? Pourtant, c'est à double tranchant, ça peut aussi gâcher le plaisir qu'on trouve dans cette activité ou encore on peut être tellement passionné qu'on se laisse complètement happer par ce travail-passion, au détriment de son équilibre personnel (témoignage Welcome to The Jungle). Il m'a fallu du temps et de l'expérience pour réaliser que je ne prends de plaisir à dessiner que si c'est libre et improvisé. Et je commence même à attacher moins d'importance au résultat qu'à la pratique : quel chemin parcouru!
Maintenant que j'ai répondu à cette question, je me sens comme libérée d'un enjeu de taille. Et je découvre d'autres aspects hyper chouettes du croquis :
- l'importance de la pratique : le dessin, c'est comme un instrument de musique, il faut pratiquer tous les jours pour progresser et acquérir une certaine maîtrise.
- le lien social que ça créé : quand on dessine dans des lieux publics comme les cafés, les salles d'escalade, les parcs, les rues... ça attire le chaland. Un peu comme le tricot ou un ventre bien arrondi qui abrite un bébé, les gens viennent vous parler, j'adore. De la même façon, ce blog est aussi une chouette façon de partager avec vous des petits moments du quotidien, des questions existentielles et des lieux à découvrir à travers mes croquis.